LET US STOP AND WEEP (ongoing since 2000)
It is a body of work divided into short and long tales based on experiences of uprooting and migration. The work is inspired by the poetry and wanderings of Imru’l Qais, a nomadic Arab tribal king and author of one of the seven renowned "suspended poems" from the pre-Islamic era of Jahiliyyah.
It's composed by images, documents, archives, texts, audio-visual materials and objects placed on a central table and others scattered in the space.
Most elements are part created and part inherited. Most do not participate in History. They do not have causes or effects. They're just locked in their own reality and decaying in time. In a sense, they are a meditation on origins, ruins and my wanderings around the Mediterranean. Along the way, a sedimentation of narrations forms in collaboration with the audience, and one's self starts to be defined by what identity has essentially lost and by a sense of oblivion.
LET US STOP AND WEEP - قفا نبك - est une performance participative et narrative ainsi qu'une exposition multimodale.
Il s'agit d'un ensemble d'œuvres divisées en récits courts et longs basés sur des expériences de déracinement et de migration. L'œuvre s'inspire de la poésie et des errances d'Imru'l Qais, roi nomade d'une tribu arabe et auteur de l'un des sept célèbres « poèmes suspendus » de l'ère préislamique de Jahiliyyah.
Elle est composée d'images, de documents, d'archives, de textes, de matériel audiovisuel et d'objets placés sur une table centrale et d'autres dispersés dans l'espace.
La plupart des éléments sont en partie créés et en partie herités. La plupart ne participent pas à l'Histoire. Ils n'ont ni causes ni effets. Ils sont simplement enfermés dans leur propre réalité et se décomposent avec le temps. En un sens, ils constituent une méditation sur les origines, les ruines et mes errances autour de la Méditerranée. Au fil du temps, une sédimentation de récits se forme en collaboration avec le public, et l'on commence à se définir par ce que l'identité a essentiellement perdu et par un sens de l'oubli.
Το LET US STOP AND WEEP (ΑΣ ΣΤΑΘΟΎΜΕ ΚΑΙ ΑΣ ΘΡΗΝΉΣΟΥΜΕ) - qifâ nabki - είναι μια συμμετοχική και αφηγηματική παράσταση, καθώς και μια πολυτροπική έκθεση.
Πρόκειται για ένα σύνολο έργων χωρισμένων σε σύντομες και μακροσκελείς αφηγήσεις που βασίζονται σε εμπειρίες ξεριζωμού και μετανάστευσης. Το έργο είναι εμπνευσμένο από την ποίηση και τις περιπλανήσεις του Imru'l Qais, νομάδα βασιλιά μιας αραβικής φυλής και συγγραφέα ενός από τα επτά διάσημα «αιωρούμενα ποιήματα» της προ-ισλαμικής εποχής της Τζαχιλίγια.
Αποτελείται από εικόνες, έγγραφα, αρχεία, κείμενα, οπτικοακουστικό υλικό και αντικείμενα τοποθετημένα σε ένα κεντρικό τραπέζι και άλλα διάσπαρτα στον χώρο.
Τα περισσότερα στοιχεία είναι εν μέρει δημιουργημένα και εν μέρει κληρονομημένα. Τα περισσότερα δεν συμμετέχουν στην Ιστορία. Δεν έχουν αιτίες ούτε αποτελέσματα. Είναι απλώς εγκλωβισμένα στη δική τους πραγματικότητα και αποσυντίθενται με την πάροδο του χρόνου. Κατά μία έννοια, αποτελούν μια στοχαστική αναφορά στις ρίζες, τα ερείπια και τις περιπλανήσεις μου στη Μεσόγειο. Στην πορεία, σχηματίζεται μια καθίζηση αφηγήσεων σε σύμπραξη με το κοινό, και αρχίζουμε να ορίζουμε τον εαυτό μας με βάση αυτό που έχει ουσιαστικά χάσει η ταυτότητα και με βάση μια αίσθηση της λήθης.




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Eglise (Palermo, Sicily Feb.2020)


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Στούντιο (Athens, Greece May 2025)
Awaiting oblivion, these findings were molded into short or longer narrations, visual or written. Some elements were rescued out of the Treasure Island's box called 'childhood' and some were lost forever. Since the beginning of this endeavor, I also harbored some objects and items, 'survivors' from my own and other relatives' migrations. They became the only witnesses to my narrative footprints.
Those short narrations** are achieved through a disposition of meanings & feelings, a detailed description and a creative comparison of reality***. At times, they long to the obscene and to laceration, and others to the noble and to the sovereign.
I’ve been standing before ruins and sediments, recent and ancient, for more then two decades, watching myself age. I try to write mostly with images since I can’t do it with any of the five languages I speak. These remains, traces, trails, gappings became the beginning and the end of all my wandering. I created out of that heirloom debris some sparse chapters. New forms of interactions come out of these unfinished tales but they remain mostly questions and questions of identity yet hasn’t stopped from re-morphing in a continuous flux.
In the last years I have also been trying to understand the function of forgetting, which is not for me the opposite of remembering, but rather its lining. I believe that we do not actually forget. We rewrite oblivion with a profound suppressed need to forgive.
**This body of work is divided in several narrated chapters. Some are also autonomous.
*** Comparison of reality is a long process of dialectic creativity that accompanies and informs my work through different stages. From the first moment of shooting or writing until the final edit proposal, it’s a continuous flow of layering and shaping. However, what is visible to the viewer and emerges, is only what is visible on the surface, the last layer & its cracks. A final form is just the end of that process. What is initially subjective, all along the way, becomes distant and timeless.
Depuis que j'ai fui le Liban à bord d'un ferry à grande vitesse, vers la fin de la guerre civile, les visites dans mon pays natal sont rares. Après plusieurs tentatives infructueuses pour documenter ces quelques « retours », j'ai fini par découvrir des lieux, réels ou métaphysiques, des territoires inexplorés et des paysages traumatiques* oubliés, des mémoriaux dédiés aux assassinats et aux vendettas, des architectures inachevées, des traces de vestiges et des restes de sacré... qui ont prolongé mon voyage vers « le chez soi ». Au lieu de m'approcher de ma destination, le voyage est devenu sans fin, comme si le retour était impossible et que l'auto-exil s'était métamorphosé en un état d'esprit.
En attendant l'oubli, ces découvertes ont été moulées en récits courts ou longs, visuels ou écrits. Certains éléments ont été sauvés de la boîte de l'île au trésor appelée « enfance » et d'autres ont été perdus à jamais. Depuis le début de cette entreprise, j'ai également conservé certains objets et éléments, « survivants » de ma propre migration et de celle d'autres membres de ma famille. Ils sont devenus les seuls témoins de mes empreintes narratives.
En attendant l'oubli, ces découvertes ont été moulées en récits courts ou longs, visuels ou écrits. Certains éléments ont été sauvés de la boîte de l'île au trésor appelée « enfance » et d'autres ont été perdus à jamais. Depuis le début de cette entreprise, j'ai également conservé certains objets et éléments, « survivants » de ma propre migration et de celle d'autres membres de ma famille. Ils sont devenus les seuls témoins de mes empreintes narratives.
Ces courts récits** sont le fruit d'une disposition des significations et des sentiments, d'une description détaillée et d'une comparaison créative de la réalité***. Tantôt ils tendent vers l'obscène et la lacération, tantôt vers le noble et le souverain.
Je me tiens devant des ruines et des sédiments, récents et anciens, depuis plus de deux décennies, me regardant vieillir. J'essaie d'écrire principalement avec des images, car je ne peux pas le faire avec aucune des cinq langues que je parle. Ces vestiges, ces restes, ces traces, ces lacunes sont devenus le début et la fin de toutes mes errances. J'ai créé à partir de ces débris hérités quelques chapitres épars. De nouvelles formes d'interactions émergent de ces récits inachevés, mais elles restent principalement des questions, des questions d'identité qui n'ont cessé de se transformer dans un flux continu.
Je me tiens devant des ruines et des sédiments, récents et anciens, depuis plus de deux décennies, me regardant vieillir. J'essaie d'écrire principalement avec des images, car je ne peux pas le faire avec aucune des cinq langues que je parle. Ces vestiges, ces restes, ces traces, ces lacunes sont devenus le début et la fin de toutes mes errances. J'ai créé à partir de ces débris hérités quelques chapitres épars. De nouvelles formes d'interactions émergent de ces récits inachevés, mais elles restent principalement des questions, des questions d'identité qui n'ont cessé de se transformer dans un flux continu.
Ces dernières années, j'ai également essayé de comprendre la fonction de l'oubli, qui n'est pas pour moi le contraire de la mémoire, mais plutôt son revers. Je crois que nous n'oublions pas réellement. Nous réécrivons l'oubli avec un profond besoin refoulé de pardonner.
*Les « paysages traumatiques » sont des lieux associés à un passé douloureux (pas forcément lié à la guerre civile libanaise). Se souvenir et représenter ce passé amer joue un rôle crucial dans la construction de l'avenir à travers l'apprentissage et l'expérience.
**Cet ensemble d'œuvres est divisé en plusieurs chapitres narratifs. Certains sont également autonomes.
*** La comparaison de la réalité est un long processus de créativité dialectique qui accompagne et informe mon travail à travers différentes étapes. Du premier instant du tournage ou de l'écriture jusqu'à la proposition finale de révision, c'est un flux continu de superposition et de mise en forme. Cependant, ce qui est visible pour le spectateur et qui émerge n'est que ce qui est visible à la surface, la dernière couche et ses fissures. La forme finale n'est que la fin de ce processus. Ce qui est initialement subjectif, tout au long du processus, devient distant et intemporel.Από τότε που έφυγα από τον Λίβανο με ένα ταχύπλοο φέριμποτ, προς το τέλος του εμφυλίου πολέμου, οι επισκέψεις στη γενέτειρά μου είναι σπάνιες. Μετά από αρκετές ανεπιτυχείς προσπάθειες να καταγράψω αυτές τις σπάνιες «επιστροφές», κατέληξα να ανακαλύπτω μέρη, πραγματικά ή μεταφυσικά, ανεξερεύνητα εδάφη και ξεχασμένα τραυματικά τοπία*, μνημεία αφιερωμένα σε δολοφονίες και βεντέτες, ημιτελή αρχιτεκτονικά έργα, ίχνη ερειπίων και υπολείμματα του ιερού... που συνέχισαν το ταξίδι μου προς το «σπίτι». Αντί να πλησιάσω τον προορισμό μου, το ταξίδι έγινε ατέρμονο, σαν η επιστροφή να ήταν αδύνατη και η αυτοεξορία να είχε μεταμορφωθεί σε μια κατάσταση του νου.
Εν αναμονή της λήθης, αυτές οι ανακαλύψεις μετατράπηκαν σε μικρές ή μεγάλες διηγήσεις, οπτικές ή γραπτές. Ορισμένα στοιχεία σώθηκαν από το κουτί του θησαυρού που ονομάζεται «παιδική ηλικία» και άλλα χάθηκαν για πάντα. Από την αρχή αυτής της προσπάθειας, έχω επίσης διατηρήσει ορισμένα αντικείμενα και στοιχεία, «επιζώντες» της δικής μου μετανάστευσης και της μετανάστευσης άλλων μελών της οικογένειάς μου. Έχουν γίνει οι μόνοι μάρτυρες των αφηγηματικών μου αποτυπωμάτων.
Αυτές οι σύντομες αφηγήσεις ** είναι το αποτέλεσμα μιας διάταξης των νοημάτων και των συναισθημάτων, μιας λεπτομερούς περιγραφής και μιας δημιουργικής σύγκρισης της πραγματικότητας ***. Τη μια στιγμή τείνουν προς το άσεμνο και το τραυματικό, την άλλη προς το ευγενές και το αρχοντικό.
Στέκομαι μπροστά σε ερείπια και ιζήματα, πρόσφατα και παλιά, για πάνω από δύο δεκαετίες, βλέποντας τον εαυτό μου να γερνάει. Προσπαθώ να γράφω κυρίως με εικόνες, γιατί δεν μπορώ να το κάνω με καμία από τις πέντε γλώσσες που μιλάω. Αυτά τα απομεινάρια, τα υπολείμματα, τα ίχνη, τα χάσματα έχουν γίνει η αρχή και το τέλος όλων των περιπλανήσεών μου. Από αυτά τα κληροδοτημένα συντρίμμια δημιούργησα μερικά διάσπαρτα κεφάλαια. Νέες μορφές αλληλεπίδρασης αναδύονται από αυτές τις ημιτελείς ιστορίες, αλλά παραμένουν κυρίως ερωτήματα, ερωτήματα ταυτότητας που δεν έχουν σταματήσει να μεταμορφώνονται σε μια συνεχή ροή.
Τα τελευταία χρόνια, προσπάθησα επίσης να κατανοήσω τη λειτουργία της λήθης, η οποία για μένα δεν είναι το αντίθετο της μνήμης, αλλά μάλλον η άλλη της όψη. Πιστεύω ότι δεν ξεχνάμε πραγματικά. Ξαναγράφουμε τη λήθη με μια βαθιά καταπιεσμένη ανάγκη να συγχωρέσουμε.
*Τα «τραυματικά τοπία» είναι μέρη που συνδέονται με ένα οδυνηρό παρελθόν (όχι απαραίτητα σχετικό με τον εμφύλιο πόλεμο του Λιβάνου). Η ανάμνηση και η αναπαράσταση αυτού του πικρού παρελθόντος διαδραματίζουν καθοριστικό ρόλο στην οικοδόμηση του μέλλοντος μέσω της μάθησης και της εμπειρίας.
**Αυτή η σειρά έργων χωρίζεται σε διάφορα αφηγηματικά κεφάλαια. Ορισμένα από αυτά είναι επίσης αυτόνομα.
*** Η σύγκριση της πραγματικότητας είναι μια μακρά διαδικασία διαλεκτικής δημιουργικότητας που συνοδεύει και διαμορφώνει το έργο μου σε διάφορα στάδια. Από την πρώτη στιγμή της κινηματογράφησης ή της συγγραφής μέχρι την τελική πρόταση αναθεώρησης, είναι μια συνεχής ροή επικάλυψης και αναδιαμόρφωσης. Ωστόσο, αυτό που είναι ορατό για τον θεατή και αναδύεται είναι μόνο αυτό που είναι ορατό στην επιφάνεια, το τελευταίο στρώμα και οι ρωγμές του. Η τελική μορφή είναι μόνο το τέλος αυτής της διαδικασίας. Αυτό που είναι αρχικά υποκειμενικό, καθ' όλη τη διάρκεια της διαδικασίας, γίνεται απόμακρο και διαχρονικό.
Cosette
flavors and aromas
ASNAM - Loupe Magazine (UK 2021)
SACRED - ASNAM - Urbanautica Institute (Italy 2020)
THE WAY WE WERE: A PHOTO ALBUM FROM CARLOVASSIA & BEYOND - Schwarz foundation (Samos, Greece July-Aug. 2023)
exhibition & performance
Στούντιο (Athens, Greece May 2025)
*Τα «τραυματικά τοπία» είναι μέρη που συνδέονται με ένα οδυνηρό παρελθόν (όχι απαραίτητα σχετικό με τον εμφύλιο πόλεμο του Λιβάνου). Η ανάμνηση και η αναπαράσταση αυτού του πικρού παρελθόντος διαδραματίζουν καθοριστικό ρόλο στην οικοδόμηση του μέλλοντος μέσω της μάθησης και της εμπειρίας.
**Αυτή η σειρά έργων χωρίζεται σε διάφορα αφηγηματικά κεφάλαια. Ορισμένα από αυτά είναι επίσης αυτόνομα.
*** Η σύγκριση της πραγματικότητας είναι μια μακρά διαδικασία διαλεκτικής δημιουργικότητας που συνοδεύει και διαμορφώνει το έργο μου σε διάφορα στάδια. Από την πρώτη στιγμή της κινηματογράφησης ή της συγγραφής μέχρι την τελική πρόταση αναθεώρησης, είναι μια συνεχής ροή επικάλυψης και αναδιαμόρφωσης. Ωστόσο, αυτό που είναι ορατό για τον θεατή και αναδύεται είναι μόνο αυτό που είναι ορατό στην επιφάνεια, το τελευταίο στρώμα και οι ρωγμές του. Η τελική μορφή είναι μόνο το τέλος αυτής της διαδικασίας. Αυτό που είναι αρχικά υποκειμενικό, καθ' όλη τη διάρκεια της διαδικασίας, γίνεται απόμακρο και διαχρονικό.
وقوف على الأطلال
... No other memory remains for the time of my childhood, and I have even forgot my father's features. Of my mother, a floating figure, I only remember the smile that covered her face and a gold ring, set with a pearl, which she wore on her ring finger.
But I have not forgotten the last chapter of my life there, the one that led me so far, under the sparkling sky of this "White Middle Sea", the Mediterranean. No matter what distance I travel on rough waves, nothing changes here. I can never escape this shore. I have not forgotten that chapter, but I have rejected it, fearful for my sanity.
Now, I know that the day I walked on that sand, my memory, everything I once experienced, has become a book that forgets its pages. No sooner does a precise memory emerge on the surface of a page, it vanishes into an abyss. My life is written on sheets, that no binding can assemble, and the wind disperses when I brush them.
The poems and prayers I repeated once, in recitation, or with my grandmother, those that all the elders of my tribe knew by heart, I have forgotten! And since I am now deserted by all memories, crawling like a black crab on the glowing sand, what can I do but remember that one chapter of my life, so long avoided, led me so far?
Perhaps the solitude and the tears break me apart. Perhaps my soul that dwells in this labyrinth of sand will finally find a bit of peace. Perhaps the darkness of the well of my childhood will close in on me. Perhaps I will finally find, among the wrecks and their sedimentations at the bottom of the sea, a trail to walk through the human world and finish performing this poem.
... Je n'ai aucun autre souvenir de mon enfance, j'ai même oublié les traits de mon père. De ma mère, une silhouette floue, Je me souviens seulement du sourire qui illuminait son visage et de la bague en or sertie d'une perle qu'elle portait à l'annulaire.
Mais je n'ai pas oublié le dernier chapitre de ma vie là-bas, celui qui m'a conduit si loin, sous le ciel étincelant de cette « Mer Mlanche Du Milieu », la Méditerranée. Peu importe la distance que je parcours sur des vagues houleuses, rien ne change ici. Je ne peux jamais échapper à ce rivage. Je n'ai pas oublié ce chapitre, mais je l'ai rejeté, craignant pour ma raison.
Maintenant, je sais que le jour où j'ai marché sur ce sable, ma mémoire, tout ce que j'ai vécu, est devenu un livre qui oublie ses pages. À peine un souvenir précis émerge-t-il à la surface d'une page qu'il disparaît dans les abysses. Ma vie est écrite sur des feuilles qu'aucune reliure ne peut assembler, et le vent les disperse lorsque je les frôle.
Les poèmes et les prières que je répétais autrefois, en récitation ou avec ma grand-mère, ceux que tous les anciens de ma tribu connaissaient par cœur, je les ai oubliés ! Et puisque je suis désormais abandonné par tous mes souvenirs, rampant comme un crabe noir sur le sable brûlant, que puis-je faire d'autre que me souvenir de ce chapitre de ma vie, si longtemps évité, qui m'a conduit si loin ?
Peut-être que la solitude et les larmes me brisent. Peut-être que mon âme qui habite ce labyrinthe de poussière trouvera enfin un peu de paix. Peut-être que l'obscurité du puits de mon enfance m'enfermera. Peut-être que je trouverai enfin, parmi les épaves et leurs sédiments au fond de la mer, un chemin pour traverser le monde humain et finir de réciter ce poème.
... Δεν έχω καμία άλλη ανάμνηση από την παιδική μου ηλικία, έχω ξεχάσει ακόμη και τα χαρακτηριστικά του πατέρα μου. Από τη μητέρα μου, μια θολή σιλουέτα, θυμάμαι μόνο το χαμόγελο που φώτιζε το πρόσωπό της και το χρυσό δαχτυλίδι με ένα μαργαριτάρι που φορούσε στον παράμεσο.
Αλλά δεν έχω ξεχάσει το τελευταίο κεφάλαιο της ζωής μου εκεί, αυτό που με οδήγησε τόσο μακριά, κάτω από τον λαμπερό ουρανό αυτής της «Μέσης Θάλασσας», της Μεσογείου. Ανεξάρτητα από την απόσταση που διανύω πάνω στα φουρτουνιασμένα κύματα, τίποτα δεν αλλάζει εδώ. Δεν μπορώ ποτέ να ξεφύγω από την ακτή. Δεν ξέχασα αυτό το κεφάλαιο, αλλά το απέρριψα, φοβούμενος για τη λογική μου. Τώρα ξέρω ότι την ημέρα που περπάτησα σε αυτή την άμμο, η μνήμη μου, όλα όσα έζησα, έγιναν ένα βιβλίο που ξεχνά τις σελίδες του. Μόλις μια συγκεκριμένη ανάμνηση αναδύεται στην επιφάνεια μιας σελίδας, εξαφανίζεται στα άδυτα. Η ζωή μου είναι γραμμένη σε φύλλα που κανένα βιβλιοδετικό δεν μπορεί να ενώσει, και ο άνεμος τα διασκορπίζει όταν τα αγγίζω.
Τα ποιήματα και τις προσευχές που κάποτε επαναλάμβανα, σε απαγγελία με τη γιαγιά μου, αυτά που όλοι οι πρεσβύτεροι της φυλής μου ήξεραν απ' έξω, τα έχω ξεχάσει! Και αφού τώρα με έχουν εγκαταλείψει όλες οι αναμνήσεις μου, σέρνομαι σαν μαύρο καβούρι στην καυτή άμμο, τι άλλο μπορώ να κάνω από το να θυμάμαι αυτό το κεφάλαιο της ζωής μου, που τόσο καιρό απέφευγα, και που με οδήγησε τόσο μακριά;
Ίσως η μοναξιά και τα δάκρυα με λυτρώσουν. Ίσως η ψυχή μου που κατοικεί σε αυτό το λαβύρινθο σκόνης να βρει επιτέλους λίγη ηρεμία. Ίσως το σκοτάδι του πηγαδιού της παιδικής μου ηλικίας να με κλείσει μέσα του. Ίσως να βρω επιτέλους, ανάμεσα στα ναυάγια και τα ιζήματα στον βυθό της θάλασσας, ένα μονοπάτι για να διασχίσω τον ανθρώπινο κόσμο και να τελειώσω την απαγγελία αυτού του ποιήματος.
Burj el Murr
Saint Sassine
soldier
labor & idleness
serendipitous discoveries
routines and counting down time
Interview
book
ASNAM (Greece, 2025)
Publication
Hafez from Anfeh - Antonopoulou Art Gallery Third Nature (Athens, Greece June 2010)
Red Poker - Détours Santorini S8mm Film Festival (Oia, Greece August 2010)
NABIL & CORNI - Depression Era - Biennale 5 (Thessaloniki, Greece July-Sept 2015)
NABIL & CORNI - Origini - Museo Riso (Palermo, Sicily, March 2016)
exhibition & performance
Eglise (Palermo, Sicily Feb.2020)
Scafolding (Athens, Greece May 2023)
Στούντιο (Athens, Greece May 2025)