Athens, Greece.
Sometimes a failed photograph opens to the senses a tunnel through time.
Back to Lebanon in 1979, after a year of family exile in Greece, with a civil war that had stagnated and transfigured the country, we spent a few weeks with my grandparents before moving to a small hotel in Broumana.
I spent most of my days in the garden through that spring. One afternoon the "aanzoua" (swing in Lebanese dialect), swinging my little sister, provoked my fall and signed my cheek with a little scar that everyone, until today, thinks it’s a dimple!
My memory completely erased the pain of the moment, or how much I screamed or cried. I can't even recall any detail of the experience of the stitching of my cheek. What remains vaguely today from that little trauma is the moment of the bad jump across the swing, that caused the fall on a marble corner, and an intense smell of my blood.
A few weeks later that summer, the same nauseating smell of blood invaded my nostrils, carrying in a car to the emergency room, our neighbour from the hotel who had just lost two of his fingers to a bomb shrapnel.
*The girl in the photograph, taken more than four decades later is my sister's daughter.
Parfois, une photographie ratée ouvre aux sens un tunnel à travers le temps.
De retour au Liban en 1979, après un an d'exil familial en Grèce, avec une guerre civile qui avait stagné et transfiguré le pays, nous avons passé quelques semaines chez mes grands parents avant de déménager dans un petit hôtel à Broumana.
J'ai passé la plupart de mes journées dans le jardin ce printemps-ci. Un après-midi la "aanzoua" (balançoire en dialecte libanais), balançant ma petite sœur, provoquait ma chute et signait ma joue avec une petite cicatrice que tout le monde, aujourd'hui encore, pense que c'est une fossette!
Ma mémoire a complètement effacé la douleur du moment, ou combien j'ai hurlé ou pleuré. Je ne me souviens non plus d'aucun détail de l'expérience de la couture de ma joue. pas même un détail de l'expérience de la couture de la joue. Ce qui reste vaguement aujourd'hui de ce petit traumatisme, c'est l'instant du mauvais saut qui a provoqué la chute sur un coin de marbre et une odeur intense de mon sang.
Quelques semaines plus tard cet été là, cette même odeur nauséabonde de sang, envahissait mes narines, emportant dans une voiture aux urgences, notre voisin de l'hôtel qui venait de perdre deux de ses doigts à cause d'un éclat d'obus.
* La fille sur la photo, prise plus de quatre décennies plus tard, est la fille de ma sœur.