قصبة الصيد




قصبة الصيد - canne à pêche - fishing rod

Beirut, Lebanon.



The fishing rods on this slide remind me of my first fishing experience in Cyprus.
Towards the end of August, stuck there after our long summer vacation in 1983 due to the intense battle of the Mountain, a bloody episode of the Lebanese civil war. I was tired of the beach and had discovered a young boy my age fishing at the nearby fishing port. So I started sitting next to him and watching his gestures. He was actually very successful and caught a lot of small fish. Then, from time to time, between long moments of silence, he would mumble a few sentences to me in Greek, without really knowing that I barely understood half of what he was saying. At one point, he realized that I was a foreigner, took me by the hand, and asked me if I wanted a fishing rod. The look on my face was probably enough to drag me along with him. Not far away, there was a bush full of reeds, so we went there and he took out a knife to cut a long one for me. Right after that, we went to a small shop to buy the rest of what we needed: lines, triple hook, floater, swivels, sinkers... Then we went back to the dock. The next step was to prepare the bread-based bait. 
Almost every day, we would meet at about the same time and sit side by side until one day school started, and he stopped coming. I then continued on my own for a few more afternoons.


Les cannes à pêche sur cette diapositive me rappellent ma première expérience de pêche à Chypre. 
Vers la fin du mois d'août, coincés là-bas après nos longues vacances d'été en 1983 en raison de la bataille intense de la Montagne, un épisode sanglant de la guerre civile libanaise. J'en avais assez de la plage et j'avais découvert un jeune garçon de mon âge qui pêchait dans le port de pêche voisin. Je me suis donc mis à m'asseoir à côté de lui et à observer ces gestes. Il était en fait très doué et attrapait beaucoup de petits poissons. Puis, de temps en temps, entre de longs moments de silence, il me murmurait quelques phrases en grec, sans vraiment savoir que je comprenais à peine la moitié de ce qu'il disait. À un moment donné, il s'est rendu compte que j'étais étranger, m'a pris par la main et m'a demandé si je voulais une canne à pêche. Mon expression a sans doute suffi pour qu'il m'entraîne avec lui. Non loin de là, il y avait un buisson plein de roseaux, alors nous y sommes allés et il a sorti un couteau pour m'en couper un long. Juste après, nous sommes allés dans une petite échoppe pour acheter le reste de ce dont nous avions besoin : des lignes, des hameçons triples, des flotteurs, des émerillons, des plombs... Puis nous sommes retournés au quai. L'étape suivante consistait à préparer l'appât à base de pain. 
Presque tous les jours, nous nous retrouvions à peu près à la même heure et nous nous asseyions côte à côte jusqu'au jour où l'école a repris et où il a cessé de venir. J'ai alors continué seul pendant quelques après-midi encore.