ASNAM – أصنام
ASNAM, in Arabic, is idol statues.
In 2009, I carried out my first photographic documentation and collection of the presence of religious statues in certain Christian Lebanese regions. For the first time in the urban landscape, two decades after I left the country and the end of civil war, large statues of Christ, Virgin Mary, Saints and Angels, started appearing outside their usual religious sanctuaries.
I grew up in a village on the mountains of Metn and was schooled in a Christian French college. Those statues recall reproductions or have the postures and expressions appearing on printed small holy icons, once received as a reward for good behavior, during school classes. In my visit to Lebanon in 2013, I found in a drawer this childhood collection of holy icons and decided to continue documenting this phenomenon in the public space, with subtlety, alienation and humor, with melancholy, but without snickering. Visit after visit, those statues kept on increasing in number. The more this sacred appearance
populated the landscape, the more it became a territorial marker of identity, in a general religious upmanship, but also the sign of a sincere veneration, a request for divine protection.
This new collection of statues, ASNAM, captivated me for its aesthetics and for the fact that it resonates political, social, religious and profane issues in today’s Lebanon. With this tale I want to underline a few aspects of present Lebanon. One that is still haunted by the phantasms of war. The aim is to approach it from within the Christian community I grew up in, and take a distance from it, through the gaze of a self-exiled. I dwelt my basic interest for the project from this new collection of icons. As if it only emerged from oblivion through my peripatetic wanderings into the streets of different parts of Lebanon. I strolled unceasingly in Tyre, Mount Lebanon, Beirut and its periphery, Byblos, Batroun and parts of the North. Through the years these new images of statutes of Christian religious figures completed the older one.
Bible, Exodus 20: 3-5 3
“You shall have no other gods before me.
You shall not make for yourself a carved image, or any likeness of anything that is in heaven above, or that is in the earth beneath, or that is in the water under the earth. You shall not bow down to them or worship them; for I, the LORD your God, am a jealous God, punishing the children for the sin of the parents to the third and fourth generation of those who hate me."
ASNAM, en arabe, ce sont les statues d’idoles.
En 2009, j’ai réalisé ma première documentation photographique et collecte de la présence de statues religieuses dans certaines régions chrétiennes du Liban. Pour la première fois dans le paysage urbain, deux décennies après mon départ du pays et la fin de la guerre civile, de grandes statues du Christ,
de la Vierge Marie, de saints et d’anges ont commencé à apparaître en dehors de leurs sanctuaires religieux habituels.
J’ai grandi dans un village des montagnes du Metn et j’ai été scolarisé dans un collège français chrétien. Ces statues rappellent les reproductions ou ont les postures et expressions figurant sur les petites icônes sacrées imprimées, autrefois reçues comme récompense pour bonne conduite, pendant les cours scolaires. Lors de ma visite au Liban en 2013, j’ai retrouvé dans un tiroir cette collection d’icônes saintes de mon enfance et j’ai décidé de continuer à documenter ce phénomène dans l’espace public, avec subtilité, aliénation et humour, avec mélancolie, mais sans ricanement. Visite après visite, ces statues se sont multipliées. Plus cette apparence sacrée peuplait le paysage, plus elle devenait un marqueur territorial d’identité, dans un élan religieux général, mais aussi le signe d’une vénération sincère, d’une requête de protection divine.
Cette nouvelle collection de statues, ASNAM, m’a captivé pour son esthétique et pour le fait qu’elle résonne avec des questions politiques, sociales, religieuses et profanes dans le Liban d’aujourd’hui. Avec ce récit, je veux souligner quelques aspects du Liban d’aujourd’hui. Un Liban encore hanté par les fantasmes de la guerre. L’objectif est de l’aborder à partir de la communauté chrétienne dans laquelle j’ai grandi, et de prendre de la distance par rapport à elle, à travers le regard d’un auto-exilé. C’est dans cette nouvelle collection d’icônes que j’ai puisé l’essentiel de mon intérêt pour le projet. Comme si elle n’avait émergé de l’oubli qu’au cours de mes pérégrinations dans les rues de différentes régions du Liban. J’ai flâné sans cesse à Tyr, au Mont-Liban, à Beyrouth et dans sa périphérie, à Byblos, à Batroun et dans certaines régions du Nord. Au fil des années, ces nouvelles images de statues de figures religieuses chrétiennes sont venues compléter les plus anciennes.
"Tu n’auras pas d’autre dieu que moi.
Tu ne te feras pas d’idole ni de représentation quelconque de ce qui se trouve en haut dans le ciel, ici-bas sur la terre, ou dans les eaux plus bas que la terre. 5 Tu ne te prosterneras pas devant de telles idoles et tu ne leur rendras pas de culte, car moi, l’Eternel, ton Dieu, je suis un Dieu qui ne tolère aucun rival: je punis les fils pour la faute de leur père, jusqu’à la troisième, voire la quatrième génération de ceux qui me haïssent."
ARKAD (Palermo, Italy 2022)
book
The artist book project ASNAM
an edition of photography and text by Georges Salameh
in collaboration with
writer Oliver Rohe
curator Natasha Christia
& designed by CHORA ATELIER
has been granted support
by AFAC (Arab Fund for Arts and Culture)