le sac rouge

En Moldavie comme en Valachie la Révolution de 1848 s’est traduite par l’adoption d’un drapeau tricolore où le bleu signifiait le ciel et la Liberté, le jaune d’or la prospérité (champs de blé), l’égalité ou la justice, et le rouge (sang) la fraternité. Mais cette révolution a échoué et ce n’est qu’en 1990 que la Moldavie déclara son indépendance avec ces couleurs.



In Moldavia as in Wallachia, the Revolution of 1848 resulted in the adoption of a tricolor flag where blue signified the sky and Liberty, the golden yellow prosperity (wheat fields), equality or justice, and red (blood) brotherhood. But this revolution failed and it was not until 1990 that Moldova declared its independence with these colors.




le sac rouge - red bag



à propos du rouge

Le rouge est une couleur vive.

Le rouge réagit de manière très différente à coté, dans ou sur du vert ; associé au vers clair il espère, associé au vert sombre il se révolte.

C’est comme la couleur des ongles d’une femme flamboyante par son regard, mais que tu sais déjà à l’avance dont tu ne pourras échapper aux griffes de cette tentation.

Le rouge n’est pas une couleur froide.

Le rouge est la couleur de l’affrontement, entre le présent et l’actuel.

Le rouge est la couleur de l’abnégation et du don incomplet.

C’est la couleur de la ligne de démarcation dans une zone en guerre .

Le rouge est la couleur de la parole, un feu brûlant les raisons et éduquant les effets.

Le rouge est la couleur de l’appartenance celle qui revendique la non appartenance.

Le rouge est la couleur de l’histoire du « trafficking », d’abord celle des clients.

Le rouge est une tache de sang, sur les draps dans une chambre du « Sports Hôtel » de Constantinople.

Le rouge n’est pas la couleur de la douleur, celle de la prostitution de l’âme.

Le rouge est la couleur de la disgrâce derrière les remords du père devant sa fille.

Le rouge n’est pas la couleur de la disgrâce celle dénudée par la honte.

Le rouge c’est le battement des paupières en plein soleil entre deux images entre deux visions.

Le rouge remplace la parole et condamne l’être au mutisme devant la violence des mots.

C’est la couleur de la vengeance dans les tragédies de Sophocle.

Le rouge est la couleur du drapeau soviétique sans le marteau et la faucille, sans la force humaine.

Le rouge est la couleur de la cravate des républicains aux Etats Unis d’Amériques.

Le rouge est la couleur du visage du fleuve à sa rencontre avec le dieu Apollon, un jour de pluie.

Le rouge parle le roumain, la langue de Rodika, de l’Histoire, du nectar de vin, d’Eminescu, d’Eliade, des anges déchus dont la déchéance arrose la terre.

Le rouge est la couleur qui provoque l’inattendu dans l’attente où l’on découvre l’infime dans sa totalité.

Le rouge est la couleur de retour et des retrouvailles.

Le rouge est la couleur de la croix posée par les ingénieurs sur les murs des habitats à sacrifier après le séisme d’Athènes.

C’est la couleur de la richesse et de la justesse.

Le rouge est la couleur de l’utopie, celle d’un peuple d’agriculteurs, portant les yeux au-delà de l’infamie, devinant un autre monde possible. Un monde où la solennité cessera de croire qu’elle est une vertu et personne ne prendra au sérieux un individu incapable de rire de lui-même ; un monde où la perfection restera l’ennuyeux privilège des dieux, mais dans ce monde mensonger et foutu chaque nuit sera vécue comme si elle était la dernière et chaque jour comme s’il était le premier.

Le rouge est la couleur des roses que les Roumains de Moldavie ont jeté dans le fleuve Prut en signe d’union ou d’indépendance !

Le rouge est la couleur de la rose celle d’une essence flottante en expansion.

Ce texte fait partie d’un récit intitulé: “le drapeau de la Moldavie”(2006)