border - frontière - حدود
Yaroun, Lebanon.
Je regarde un petit jardin improvisé par l'abandon, la limite de l'espace récréatif de cette école fermée depuis longtemps.
Je regarde la frontière d'un pays, le Liban.
Je regarde les collines de la Palestine, occupée depuis 1948.
Je regarde le tracé de l'expulsion forcée de milliers d'hommes et de femmes.
Je regarde les décennies de barbarie imposées à tous ceux qui sont restés sous la botte des envahisseurs.
Je regarde les invasions du Liban en 1978, 1982, 1993, 1996, 2006, et 2024, et je vois Yaroun aujourd'hui rayé par la sauvagerie d'une armée étrangère, pour rester gravé dans mon cœur et dans les ouïes de tous ceux qui veulent entendre les cris des déchus et les chuchotements de son peuple expirant sous les ruines....
Je pense à Roni, Maysa, Mahmoud, Um Michel et à tous ceux que j'ai chéris dans ce petit village frontalier, et je leur demande pardon de ne pas avoir pu lever les yeux au ciel pour voir leurs âmes résistantes veiller sur leur terre !
I'm looking at a small garden improvised by abandonment, the boundary of the recreational space of this long-closed school.
I look at the border of a country, Lebanon.
I look at the hills of Palestine, occupied since 1948.
I look at the forced expulsion of thousands of men and women.
I look at the decades of barbarism imposed on all those who remained under the boot of the colonizers.
I look at the invasions of Lebanon in 1978, 1982, 1993, 1996, 2006, and 2024, and I see Yaroun today wiped out by the savagery of a foreign army, to remain engraved in my heart and in the ears of all those who want to hear the cries of the fallen and the whispers of its people exhaling their last breaths under the ruins....
I think of Roni, Maysa, Mahmoud, Um Michel and all those I cherished in that little border village, and I ask their forgiveness for not having been able to raise my eyes to heaven to see their resilient souls looking over their land!