scaffold - سقالة - échafaud
Tyre, Lebanon.
*Large-scale excavations at UNESCO World Heritage site of Al Mina in Tyre, Southern Lebanon, led from the late 1940s to the beginning of the Lebanese Civil War in 1975 by Emir Maurice Chehab (1904-1994), "the father of modern Lebanese archaeology" who for decades headed the Antiquities Service in Lebanon and was the curator of the National Museum of Beirut.
Parfois, le geste de montrer des reliques rouillées d'une excavation*, semble être comme résister et prolonger un moment sur une ligne du temps.
*Fouilles à grande échelle du site du patrimoine mondial de l'UNESCO d'Al Mina à Tyr, au sud du Liban, menées de la fin des années 1940 jusqu'au début de la guerre civile libanaise en 1975 par l'émir Maurice Chehab (1904-1994), "le père de la moderne Archéologie libanaise » qui a dirigé pendant des décennies le Service des antiquités au Liban et a été conservateur du Musée national de Beyrouth.


Samer - سامر
Tripoli, Lebanon.
Samer, one of my 23 first cousins, all born in Lebanon, but all of whom, with one exception, emigrated to another country... What have we really left behind? I always try to make a precise list but I only think of rubble and inaccessible memories.
Samer, l'un de mes 23 cousins germains, tous nés au Liban, mais qui ont tous, à une exception près, émigré dans un autre pays... Qu'avons-nous vraiment laissé derrière nous ? J'essaie toujours d'en faire une liste précise mais je ne pense qu'à des décombres et des souvenirs inaccessibles.
Beirut, Lebanon.
Save me, he whispered. Die in peace if you can, I said!
Sauve-moi, murmura-t-il. Meurs en paix si tu peux, dis-je !
slides by Nabil Salameh 1976
Les maisons les plus fragiles étaient les vieilles maisons traditionnelles de Beyrouth, sur le front de mer. Elles ont été les premières victimes de la première phase de la guerre civile. Aujourd'hui, on n'en trouve presque plus.
The most vulnerable houses were Beirut's old traditional houses on the waterfront. They were the first victims of the first phase of the civil war. Today, there are hardly any left.
slides from the Salameh family archive.
Vue de Beyrouth dans les années 60.

Ma mère mentionnait ce rivage de Beyrouth dans ses histoires de jeunesse, début des années 70, comme la plage la plus extraordinaire du monde. Quand je l'ai découvert il y a quelques années, je me suis assis pour un moment et j'ai essayé de l'imaginer animée par des centaines de personnes, mais je n'y arriva pas!
My mother used to mention this Beirut coast in her stories of youths, early 70's, as the most amazing beach of the world. When I discovered it few years ago, I sat for a while and tried to imagine it buzzing with hundreds of people, but I couldn't!
My mother used to mention this Beirut coast in her stories of youths, early 70's, as the most amazing beach of the world. When I discovered it few years ago, I sat for a while and tried to imagine it buzzing with hundreds of people, but I couldn't!

My father photographed Ramlet al-Baida in the late sixties and the the first cafeteria overlooking this sandy beach is made out of two tram relics of a forgotten era when they were once the public means of locomotion in Beirut.
Mon père a photographié Ramlet al-Baida à la fin des années soixante et la première cafétéria surplombant cette plage de sable est aménagée avec deux tramways, vestiges d'une époque oubliée où ils étaient le moyen de locomotion public à Beyrouth.
tram 112 Basta & 108 Damas-Phare - الترام 112 و108
two photos by Nabil Salameh
Tripoli, Lebanon.

Nabil photographer
by Joseph Toufic Salameh
Mais ceci me laissait encore plus curieux de ce manque!
Il a fallu un jour que je l'emmène à sillonner les petites ruelles de la colline de Kobbeh et le marché de Khan el Saboun pour que des souvenirs ressurgissent. Il raconta de sa première et sa seconde maison, son école chez les moines Carmelites, les après midi d'hiver chez les tantes, les petites ruelles secrètes qui mènent vers la rivière Abou Ali, une carte d'une mémoire vive tracée par les pas lent d'un père fatigué mais serein.
Notre promenade finit dans l'un des cafés des plus anciens du Moyen-Orient ...
I do not remember any reference or personal recollection of my father's childhood. I had never thought of this detail until my recent visits to Tripoli, the city where he grew up. I assumed it may be that the 8mm silent home movies amply covered this time of their life and he did not need tell us about it, or he simply no longer remembered anything.
But this left me even more curious as to this gap!
One day I took him there and roamed the streets of Kobbeh's hill and Khan Saboun's market for souvenirs to resurface: he talked about his first and second home, his school, the wintery afternoons at his aunts, secret little streets leading to the river Abou Ali, a memory mapped by the slow pace of a tired but serene father.
Our stroll ended in one of the oldest cafes in the Middle East ...
قبر - sepulchre - tombeau
Tyre, Lebanon.
An ancient sepulchre, uncovered in the 50's by archaeology, displayed in all its splendor facing the Mediterranean Sea, then abandoned since the civil war, and now it has become the glaring ruin of our times!
Un ancien sépulcre, mis au jour par l'archéologie dans les années 50, exposé dans sa splendeur face à la mer Méditerranée, puis abandonné depuis la guerre civile, et maintenant il est devenu la ruine manifeste de notre époque !
slides by Joseph Salameh (1959)
concealed house - maison voilée - منزل محجوب
Hammana, Lebanon.
Behind this hill were cannon batteries used by the Syrian army bombarded Beirut during the civil war. Today it's a nature reserve. At the top, overlooking the road to Damascus or Homs, this humble house concealed by billboards, as if the they had been put up to salvage what's left of it, or just to hide the shameful traces of the past!
Derrière cette colline se trouvaient des batteries de canons utilisées par l'armée syrienne pour bombarder Beyrouth et ses environs pendant la guerre civile. Aujourd'hui, c'est une réserve naturelle. Au sommet, surplombant la route de Damas ou de Homs, cette humble maison cachée par des panneaux publicitaires, comme s'ils avaient été installés pour sauver ce qu'il en reste, ou simplement pour cacher les traces honteuses du passé !
terminus - محطة نهائية
As a child, growing up in a civil war, railways were just plastic toys to assemble, scenes from western movies on TV, or something that belonged to the world of tales. I had never seen one train for real.
In Tripoli though, its railway station began operating in 1911 and was connected to the Syrian city, Homs, with a single track. It formed the terminus of the Orient Express line in the twenties, thirties and forties of the last century. In 1975 it had been heavily damaged and then definitly closed. During one of my wanderings in the district of El Mina in 2019, I stumbled upon its remains, fixed in rust, colonised by fig trees, like most of my memories.
En tant qu'enfant, grandissant durant la guerre civile, les chemins de fer n'étaient que des jouets en plastique à assembler, des films western à la télévision ou quelque chose qui appartenait au monde des contes. Nous n'en avions jamais vu un train pour de vrai.
À Tripoli cependant, sa gare a commencé à fonctionner en 1911 et était reliée à la ville syrienne, Homs, avec une seule voie. Elle formait le terminus de la ligne Orient Express dans les années vingt, trente et quarante du siècle dernier. Depuis 1975, elle a été fortement endommagé et puis fermé.
Lors d'une de mes déambulations dans le quartier d'El Mina en 2019, je suis tombé par hasard sur ses restes, fixés dans la rouille, colonisés par des figuiers, comme la plupart de mes souvenirs.
fuel station - محطة وقود - station de carburant
Corniche el Naher, Beirut, Lebanon.
Does these two "Strangler fig" trees remember the fiercest battles between christians, that took place here in the last few months of the civil war?
Ces deux arbres de «ficus étrangleur» se souviennent-ils des batailles les plus féroces entre chrétiens, qui ont eu lieu ici au cours des derniers mois de la guerre civile?
night club - ملهى ليلي - boîte de nuit
Beirut, Lebanon.
"Moon / φεγγάρι" was the first word greek I learned, as my mother told me.
Craziness came few months later when the civil-war started!
But what if I could summarise present Lebanon in three words: "Super Night Club"! Wasn't it like that back in 1975?
"La lune / φεγγάρι" est le premier mot que j'ai appris en grec, comme m'a dit ma mère.
La folie est venu quelques mois plus tard, lorsque la guerre civile a éclaté!
Mais si je pouvais résumer le Liban actuel en trois mots: "Super Night Club"! N'était-ce pas comme ça en 1975?
Casino du Liban - كازينو لبنان
Jounieh, Lebanon.
A monument to the identity of modern Lebanon that has become a model to be copied. Ironically, after the end of the war, cabarets, nightclubs, strip clubs, brothels and hotel rooms for rent by the hour sprang up like mushrooms under the casino hill, and with it a new economy of trafficking that was imported from the meltdown of the USSR.
Un monument identitaire du Liban moderne devenu un modèle à copier. Ironie du sort, après la fin de la guerre, cabarets, boîtes de nuit, clubs de strip-tease, bordels et chambres d'hôtel à louer à l'heure ont poussé comme des champignons sous la colline du casino, et avec eux une nouvelle économie de trafficking importée de l'effondrement de l'URSS.
- Because it's a pretty color in a neighborhood, and who still pretends that pink is only a girlish color?
- Pourquoi quelqu'un peindrait-il un bâtiment en rose ?
- Parce que c'est une jolie couleur dans un quartier, et qui prétend encore que le rose est une couleur réservée aux filles ?