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البناء والدمار


Honda Civic - هوندا سيفيك

Beirut, Lebanon.




Honda Civic 1974-1989

Beit Mery, Lebanon.



Pour de longues années la ville a essayé d'effacer les séquelles d'une guerre civile, dans un élan effréné de construction massive. Je me suis toujours demandé si ce travail entamé depuis 1991, sera jamais terminé? Et si la destruction de notre héritage fait partie aussi du processus de reconstruction?
Pour essayer de comprendre, je me suis souvenu de cette photo de notre voiture familiale, une Honda Civic, et son témoignage de la guerre avant de se retrouver à la casse après qu'un obus l'ait déchiqueté en 1989, juste avant la fin de cette guerre.
Achetée en plein boom économique des années 70, toute neuve, juste après ma naissance, la Honda, peu de temps après, a survécue presque 14 des 15 années de guerre: escamotant des tentatives de vols et d'enlèvement, échappant à des embuscades, effleurant la noyade, zigzagant entre les bombardements et les tirs de snipper, soudoyant ou jouant à la coquette avec toute sorte de miliciens et de checkpoints, vivant mal l'abandon durant nos migration à court terme, etc.
Évidemment notre album de famille ne garde que les moments bienheureux passée en sa compagnie.
Mais pourquoi je n'ai gardé que cette photo, alors que tout un pays est entrain d'enterrer les séquelles de cette guerre fratricide, soit disant pour faciliter la reconciliation? Cette page qu'il faut retourner et ce passé mal ensevelit sous les fondements d'une reconstruction chaotique, ne regarde que vers l'amnésie. Ne va t'il pas resurgir un jour et nous exploser en pleine figure? Ne vaut-il pas mieux placer ce passé devant nous pour aller de l'avant?
La Honda est bien morte, mais parmi toute les photos c'est celle là, déchirée, que j'ai choisi finalement de garder. Certains disent le passé est mort mais il y a seulement lui qui ne meurt pas, il me semble!


For many years the city has tried to erase the effects of a civil war, in a frenetic burst of massive construction. I have always wondered if this work begun since 1991 will ever be completed, and if the destruction of our heritage is part of the reconstruction process?
To try to make sense of that thought, I remembered our family car a Honda Civic, and its testimony of the war before ending up in the junkyard for retail after a shell shredded it in 1989, just before the end of this war.
Purchased in the boom of the 1970s, brand new, just after my birth, the Honda, shortly after, survived almost 14 of the 15 years of war: dodging attempts of robbery and kidnapping, evading ambushes, flicking drowning, zigzagging between bombs and sniper fire, bribing or playing coquette with all kinds of militiamen and checkpoints, surviving terribly abandonment during our short-term migrations, etc.
Obviously our family album keeps only the blessed moments spent in its company.
But why I kept that picture, while the whole country is about to bury the consequences of this fratricidal war, supposedly to facilitate reconciliation?
This page that must be returned and this badly buried past under the foundations of a chaotic reconstruction, looks only towards amnesia. Will it not come back one day and explode in our face? Is it not better to place this past before us, to be able to move forward?
The Honda is dead, but among all photos it is this torn one, I finally chose to keep. Some say the past is dead, but it seems there is only him who does not die!






The Honda just few months into the war...

La Honda quelques mois après le début de la guerre...






the bank & the puddle - المصرف والبركة - la banque et la flaque d'eau

Beirut, Lebanon.



La première chose qui a ressuscité des cendres de Beyrouth, après 15 ans de guerre civile, sont les banques et les compagnies d'assurance, des monuments pour témoigner du futur, jusqu'à la prochaine guerre.

The first thing that has risen from the ruins of Beirut, after 15 years of civil war, are banks and insurance companies, monuments to witness the future, until the next war.






أسمنت وركام - concrete and rubble - béton et gravats

Dbayeh, Lebanon.






demolition site - chantier de démolition - موقع الهدم

Beirut, Lebanon.







Jisr El Basha - جسر الباشا

Sin el Fil, Beirut, Lebanon.



Longing to bridge my past with my future, and find the winding road to forgiveness.

J'aspire à jeter un pont entre mon passé et mon avenir, et à trouver le chemin tortueux vers le pardon.



photo published by Joyce Feghali (built 1872 - demolished 1956)









العمارات - buildings - bâtiments

Baabda, Lebanon.



A jungle of buildings grew out of the rubbles of 15 years of civil war, on the Beirut riverside and simultaneously expanded everywhere like a cancer, erasing what used to be called in songs "Green Lebanon".
Greed, corruption, poverty and a shameful confessional elite led to anarchy and back to same hatred of the war. How can anyone imagine a future in a land where healing is still struggling to begin?

Une jungle de bâtiments s'est développée sur les décombres de 15 ans de guerre civile, au bord de la rivière Beyrouth et s'est simultanément étendue partout comme un cancer, effaçant ce que l'on appelait autrefois dans les chansons "Liban Vert".
La cupidité, la corruption, la pauvreté et une élite confessionnelle honteuse ont conduit à l'anarchie et à la même haine de la guerre. Comment quelqu'un peut-il imaginer un futur dans un pays où la guérison peine encore à commencer?







le balayeur - كناس - sweeper



Nous avons balayé les traces de nos combats de rue et nous avons soigneusement effacé tout signe de folie intérieure, comme une idéale femme de ménage. Le lendemain matin, nous avons même oublié pourquoi tout ce désordre ... Et nous croyons même que bientôt notre corps aura oublié ses cicatrices et ses meurtrissures!


We swept traces of our street battles and we carefully erased any sign of inner madness, like an ideal maid. The next morning we even forgot why all that mess... And we even believe that soon our body will have forgotten its scars and bruises!




salute - تحية - salut